Après une reprise très marquée en fin d’année, le marché européen de l’immobilier d’entreprise évolue sur une ligne de crête pleine de promesses. Grandes tendances, opérations marquantes… Le point sur l’état du marché au premier trimestre 2018.
Au premier trimestre 2018, le volume d’investissement global dans l’immobilier d’entreprise sur les douze derniers mois a atteint les 264 milliards d’euros au niveau européen. Cela représente une hausse de 11 % par rapport au premier trimestre 2017.
« C’est un bon début d’année pour le marché, surtout après une année record en matière d’investissement en 2017 », résume BNP Paribas Real Estate dans sa dernière étude sur l’immobilier d’entreprise en Europe au premier trimestre 2018.
Les investissements enregistrés en cours de trimestre se sont élevés à 51,3 milliards d’euros. Un résultat en légère baisse par rapport à l’année précédente (– 3 % comparé au premier trimestre 2017), mais l’activité reste dynamique du fait de plusieurs facteurs : un environnement économique favorable, la disponibilité des liquidités, la compression des taux « prime » et la baisse des taux de vacance dans les grandes métropoles telles que Londres, Paris ou Berlin.
L’immobilier de bureau a toujours la cote
Parmi les actifs immobiliers les plus recherchés en Europe, les bureaux ont toujours la faveur des investisseurs. Au premier trimestre 2018, ils représentaient 42 % du volume d’investissement global des douze derniers mois (soit 112 milliards d’euros), loin devant l’immobilier de commerce (22 % du volume d’investissement global, soit 58 milliards d’euros) et le secteur de l’industrie et de la logistique (15 %, soit 39 milliards d’euros).
Les investissements enregistrés en cours de trimestre ont baissé de 6 % pour les bureaux et l’immobilier de commerce, et de 3 % pour l’industrie et la logistique. Un repli qui intervient toutefois après une année 2017 exceptionnelle.
Les investisseurs européens reviennent en force
Autre résultat marquant : les investisseurs européens sont les plus représentés dans les investissements transfrontaliers dans le marché de l’immobilier d’entreprise. Avec un engagement de 10,7 milliards d’euros, ils ont été à l’origine de 40 % du volume d’investissement enregistré au premier trimestre 2018. Les investissements transfrontaliers se sont maintenus à leur plus haut niveau historique, atteint au quatrième trimestre 2017.
L’immobilier d’entreprise européen continue également de séduire les investisseurs étrangers. Si leur volume d’investissement au cours du premier trimestre 2018 était légèrement inférieur à celui enregistré au premier trimestre 2017 (– 4 %), leur part dans les investissements engagés est passée de 48 à 52 %. À noter néanmoins : le retrait des investisseurs venus d’Asie et du Pacifique, dont les engagements ont reculé de 22 % sur le marché européen en un an.
Plus de 20 milliards d’euros de mégatransactions en trois mois
Les mégatransactions, d’un montant supérieur à 100 millions d’euros, ont représenté 33 % des opérations enregistrées au premier trimestre 2018. Elles se sont élevées à 23 milliards d’euros en Europe. Plusieurs immeubles de bureaux emblématiques ont notamment changé de propriétaire en cours de période, à l’instar du Springer Quartier à Hambourg, vendu pour 400 millions d’euros, ou du Cœur Marais à Paris, repris par Generali pour 377 millions d’euros.
Une dynamique soutenue essentiellement par les trois plus grands pays européens : du premier trimestre 2017 au premier trimestre 2018, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France ont accueilli à eux seuls 159 milliards d’euros d’investissements, soit près de 60 % du volume d’engagement enregistré en Europe.
Le Royaume-Uni et l’Allemagne en première position
Les investissements ont en particulier explosé au Royaume-Uni (+ 29 % en volume de 2017 à 2018). Au cours du premier trimestre 2018, les investisseurs ont par ailleurs engagé plus de 14 milliards d’euros outre-Manche. Si ces résultats marquent un léger recul par rapport au premier trimestre 2017 (– 3 %), ils restent supérieurs de 15 % à la moyenne enregistrée sur la décennie. Londres maintient son rang de plus grand marché d’investissement européen.
En seconde position derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne a accueilli 12,3 milliards d’euros d’investissements au cours du premier trimestre 2018. Comme au Royaume-Uni, ces engagements connaissent toutefois un léger recul par rapport au premier trimestre 2017 (– 3 %). Cette année encore, les trois grands marchés de Hambourg, Francfort et Munich affichent un résultat élevé, supérieur de 60 % à la moyenne décennale.
Cette performance résulte de la hausse importante des transactions uniques sur le marché. La ville de Berlin fait toutefois figure d’exception, accusant une baisse de 10 % des engagements sur la période, en raison notamment de ses taux préférentiels – les plus bas du marché européen (2,90 %).
Le marché français poursuit sa croissance
En troisième place des marchés les plus attractifs d’Europe, le marché français de l’immobilier d’entreprise poursuit sa croissance. Du premier trimestre 2017 au premier trimestre 2018, les investissements dans l’immobilier d’entreprise ont augmenté de 9 %, passant de 3,7 à 4 milliards d’euros.
Actif privilégié en France, l’immobilier de bureau a enregistré une augmentation des engagements de 16 % en cours de période. Le segment du commerce de détail a progressé de 6 %, tandis que les investissements dans le secteur de l’industrie et de la logistique se sont contractés de 21 %.
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