Le parking est un actif rentable qui séduit les investisseurs
Garage, box ou stationnement ouvert, investir dans une place de parking peut se révéler un excellent placement pour des investisseurs en quête de diversification. Surtout dans les villes où l’offre de stationnement « de surface » se fait plus rare. Mais le choix de l’emplacement demeure essentiel pour déterminer le prix et le rendement locatif. La chambre des notaires recommande ainsi de privilégier le centre-ville des grandes agglomérations où les places de stationnement sont de moins en moins nombreuses. Par ailleurs, une place de parking fermée et sécurisée se louera plus facilement et plus cher. Si une place de parking coûte en moyenne 21 400 euros en France, les prix peuvent varier considérablement d’une région à l’autre. À Paris, par exemple, les prix oscillent entre 10 000 euros et 75 000 euros selon l’arrondissement. « La suppression des places de stationnement en voirie et l’augmentation du montant des amendes pour non-paiement du stationnement suscitent une demande accrue », soulignent les professionnels de la location.
Les parkings : un rendement locatif attractif
Les loyers s’inscrivent eux aussi dans une large fourchette comprise entre 75 et 500 euros par mois, selon la pénurie de l’offre et l’emplacement du stationnement. Avec un rendement moyen de 5 % en 2017, la rentabilité d’un parking est bien supérieure à celle des produits immobiliers comme les appartements. En outre, la simplicité de gestion locative représente un atout pour les parkings. Les parcs de stationnement privés peuvent être exploités en pleine propriété ou dans le cadre d’un bail commercial mais aussi sous mandat de gestion de prestation de service. Les charges de copropriété et d’entretien sont très faibles. En matière de fiscalité, le propriétaire doit simplement déclarer les loyers perçus sur ses revenus locatifs. Il doit s’acquitter de la taxe foncière si le garage est une dépendance de l’habitation. Les frais de mutation peuvent en revanche occasionner des frais de notaire importants. Les émoluments notariés étant dégressifs, ils sont donc proportionnellement plus importants pour des petites sommes.
Une évolution des modes de gestion des parcs de stationnement
Les politiques publiques réduisant largement les places situées en voirie, ont entraîné des changements notoires dans la gestion des parcs de stationnement. Si cette activité est encore très rentable, les collectivités locales, principaux demandeurs de parcs de stationnement, préfèrent en confier la gestion à des acteurs privés (55 % du marché) souvent issus du BTP, dans le cadre de concessions. Ces derniers construisent et exploitent les parkings à travers un contrat de délégation de service public. Les collectivités choisissent la SEM (société d’économie mixte) pour 28 % d’entre elles. Seules 18 % des villes optent encore pour le mode de gestion en régie. Des acteurs comme Indigo (ex Vinci Park), le leader européen du stationnement, investissent dans ce marché moins sensible à la conjoncture. D’autres opérateurs tels que Urbis Park (groupe Transdev), Effia, Autocité, Q-Park ou Saemes, sont également très présents sur ce marché.
Les parkings et l’émergence de nouveaux services
Le parking reste un enjeu majeur pour préserver l’attractivité des villes et des quartiers d’affaires. Le manque de places de stationnement est en effet la 2e critique adressée de la part des Français à leur quartier. À en croire les dernières études, la perte de temps liée à la recherche d’une place de stationnement avoisinerait 70 millions d’heures par an. Pour répondre à cette problématique, les exploitants cherchent à étoffer leur offre. Parmi les plus connus, ZenPark qui gère plus de 420 parkings en France et en Europe, propose, grâce à une application sur smartphone, toute une palette de stationnements privés (hôtels, bailleurs résidentiels, entreprises, exploitants de parkings…), géolocalisés et mis à jour en temps réel. Les chaînes d’hôtel sont particulièrement convoitées pour leurs parcs de stationnement sous-utilisés. Grâce à cette solution, les automobilistes peuvent ainsi réserver à l’avance un stationnement à un prix moins élevé de 25 à 60 %.
L’avenir incertain du marché des parkings
Pour autant, ce marché peut avoir ses limites. La volonté politique des villes de restreindre les déplacements automobiles au profit des transports collectifs et doux comme le vélo peut entraîner une augmentation du taux de vacance dans les parkings, notamment à Paris. Une tendance que les investisseurs ont anticipée : les prix des parkings dans la capitale ne progressent plus. Selon les derniers chiffres avancés par les notaires de Paris, le prix d’un parking s’élève désormais à 24 500 euros en moyenne, en repli de 2 % en 2017 (de janvier à octobre). La proche et grande banlieue profite en revanche de cette politique restrictive intramuros. Les villes de Montreuil, d’Aubervilliers ou de Sarcelles enregistrent de fortes hausses de prix des parkings. Les Hauts-de-Seine et les Yvelines sont les départements les plus recherchés avec des prix pouvant atteindre 50 000 euros. En province, la donne est presque équivalente. Une ville moyenne comme Rennes enregistre une hausse des prix de 14,7 % à 19 500 euros tandis que la ville de Lyon affiche une moindre croissance de 4,4 % à 26 300 euros.
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