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Réinventer l’immobilier d’entreprise en 2026 : les bureaux

28 October 2025

Dans un contexte d’hybridation du travail, d’urgence climatique et de nouveaux dispositifs réglementaires, le bureau s’affirme toujours plus comme un levier stratégique de performance, d’attractivité et de responsabilité. Il ne s’agit plus seulement d’occuper des mètres carrés, mais de repenser l’ensemble de la chaîne de valeur de l’immobilier d’entreprise à l’aune des nouveaux usages et des exigences environnementales.

Collaboration, résilience, durabilité : les nouveaux socles de l’immobilier de bureau

Ces dernières années, l’économie mondiale a subi de profondes mutations. Si ces transformations étaient déjà à l’œuvre avant 2020, la crise sanitaire a constitué un puissant catalyseur de tendances, accélérant notamment l’implémentation du télétravail au sein des organisations. Cette évolution a entraîné une réorientation notable des stratégies immobilières des entreprises et une réorganisation des chaînes de valeur. Aujourd’hui, la conception des espaces de travail a dû être adaptée.

Les utilisateurs sont désormais plus sensibles à la mixité des bureaux, à la flexibilité et à une certaine exigence en termes de technologie des espaces de travail et des services proposés, mais également à l’aspect bien-être et la présence d’espaces collaboratifs, notamment par l’intégration d’espaces de coworking intra-entreprise. Tandis que les investisseurs et les entreprises recherchent « moins de mètres carrés, mais mieux pensés », positionnant le bureau ou le siège social comme un enjeu d’attractivité et de valorisation de l’actif immobilier. A leurs critères s’ajoute la notion d’éco-responsabilité, au regard des nouvelles contraintes règlementaires applicables à l’immobilier et les tendances actuelles sur le sujet.

Aussi, les bureaux s’affirment aujourd’hui comme de véritables destinations. L’adresse de l’entreprise (centralité), l’aménagement responsable des lieux, le choix d’un mobilier durable et de qualité sont porteurs de sens, traduisant la culture et l’ADN de l’organisation. Bien au-delà, elle contribue à la notoriété et à l’image de marque de l’entreprise.

Il en va de même des services proposés ou des activités de team building qui façonnent l’expérience et nourrissent la dimension collaborative dont on sait qu’elle constitue un levier majeur de performance. En outre, le bureau contemporain s’inspire de plus en plus les codes de l’hôtellerie : les salariés prennent plaisir à s’y rendre, parce qu’ils s’y sentent encore mieux qu’à la maison et qu’il devient un lieu d’échange et de socialisation.

Enfin, la qualité des espaces de travail se mesure aussi à leur capacité d’adaptation et de résilience. La flexibilité des bureaux, entendue comme leur aptitude à s’ajuster aux besoins évolutifs des entreprises, s’accompagne désormais d’une montée en puissance des technologies intelligentes. Les environnements de travail sont de plus en plus souvent équipés pour être « smart » : pilotage en temps réel, régulation des flux, gestion énergétique optimisée, maintenance prédictive… autant d’outils qui visent à valoriser l’actif, à améliorer l’efficacité opérationnelle tout en répondant aux enjeux environnementaux.

Réversibilité, décarbonation, circuit court : la chaine de valeur se transforme

Les démarches vertueuses en matière de construction sont désormais intégrées dès la phase de conception des nouveaux immeubles tertiaires. La modularité des bâtiments, par exemple, constitue un critère essentiel : elle permet d’adapter les espaces aux besoins évolutifs des entreprises qui les occupent. La réversibilité constitue un autre principe fondamental, autorisant un changement de destination des bâtiments au fil du temps et en fonction des usages. Parmi les exemples récents de réversibilité programmée, on peut citer le village des athlètes des Jeux Olympiques de Paris 2024, qui dote aujourd’hui la ville de Saint-Denis d’un nouveau quartier mixte à faible empreinte carbone.

Ainsi, la ville se reconstruit sur elle-même, selon une logique circulaire : les matériaux de construction sont recyclés et réemployés, les déchets issus du chantier valorisés, et les bâtiments ainsi que les emprises foncières existantes sont transformés ou réutilisés pour respecter l'objectif de zéro artificialisation nette (ZAN). Ces modèles s’inscrivent donc pleinement dans une démarche de sobriété foncière et de transition environnementale.

Quels sont les défis de demain pour l’immobilier tertiaire ?

L’immobilier tertiaire est aujourd’hui confronté à un ensemble d’exigences nouvelles en matière de performance énergétique, de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de conformité réglementaire. Dans un contexte de transition écologique accélérée, la transformation du parc tertiaire constitue un levier essentiel pour atteindre les objectifs nationaux de décarbonation et d’efficacité énergétique.

Parmi les principaux défis à relever, on pense tout d’abord au décret tertiaire, qui impose aux bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m² une réduction progressive de leur consommation énergétique : -40 % d'ici à 2030 (par rapport à 2010), -50 % d'ici à 2040 et -60 % d'ici à 2050. Ces objectifs très ambitieux nécessitent des restructurations profondes permettant à ces actifs de retrouver des performances élevées, attractives tant pour les investisseurs que pour les entreprises.

Dans le prolongement de cette exigence de résultats, le décret BACS (Building Automation and Control Systems), entré en vigueur en janvier 2025, introduit une obligation de moyens : il impose l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle dans les bâtiments tertiaires afin de permettre une gestion énergétique fine et continue des équipements techniques.

Au-delà de la seule conformité, ces évolutions traduisent une transformation plus profonde : la montée en puissance des attentes sociétales vis-à-vis de l’empreinte environnementale des actifs immobiliers. Les utilisateurs (entreprises, collaborateurs, investisseurs) exigent désormais des bâtiments à forte valeur d’usage, intégrant des critères ESG robustes. La performance énergétique devient ainsi un vecteur clé d’attractivité, d’engagement et de valorisation.

Pour relever ces défis, les acteurs de l’immobilier tertiaire doivent dorénavant s’engager dans une véritable digitalisation du bâti, en mobilisant un écosystème technologique composé de plateformes de gestion énergétique centralisée, de jumeaux numériques, de systèmes de gestion intelligents, d’intelligence artificielle. Ces outils permettent non seulement un pilotage en temps réel des consommations, mais également l’anticipation des dérives, l’optimisation des usages et la transparence des données vis-à-vis des parties prenantes.

Ainsi se dessine un nouveau paradigme immobilier : celui d’un bâtiment tertiaire intelligent, sobre, agile et responsable, au service de la performance durable des organisations.